Il existe différentes façon de se mettre en cohérence : le yoga, la méditation, le chant, la prière… permettent d’atteindre un état de cohérence cardiaque. De même que l’évocation de certaines émotions agréables comme l’empathie, la compassion, la gratitude, la joie, associées à la respiration, que nous utilisons régulièrement en sophrologie.
Mais comment la respiration peut-elle impacter l’activité cardiaque et le système nerveux autonome ? Le système cardiaque, le système respiratoire et le système vasculaire assurent tous trois l’apport en nutriments nécessaire à l’organisme. Pas étonnant qu’ils soient étroitement liés. La fonction cardiaque, respiratoire, ainsi que d’autres fonctions vitales comme la digestion, ont un fonctionnement autonome, indépendante de notre volonté. Grâce aux capteurs de pression artérielle (barorécepteurs) situés sur l’aorte et la carotide, les variations de la pression artérielle sont détectées en permanence. A l’inspiration, quand la pression baisse à l’intérieur de la cage thoracique, le coeur accélère pour maintenir la quantité de sang dans l’organisme. Lorsque la pression augmente à l’expiration, il ralenti. C’est le mécanisme de baroréflexe. On comprend mieux dès lors les techniques d’allongement de l’expir utilisée en sophrologie pour la gestion du stress.
Reste à comprendre ce qui différencie un état de cohérence cardiaque de l’état de relaxation induit par la pratique de la sophrologie. Cet état très proche du sommeil est un niveau de conscience particulier, caractérisé par une grande sensibilité, auquel est souvent associé une posture qui soutient la corporalité et évite l’endormissement. C’est là que s’effectue en principe le travail sophrologique. Mais que se passe lorsque l’émotion ou le stress se manifestent dans les situations de la vie quotidienne, par exemple avant de prendre la parole en publique ? Pendant un examen ? Ou face à un très gros stress ? Difficile alors de s’asseoir une demi-heure pour pratiquer la sophrologie. Tout sophrologue le sait bien, et c’est pourquoi nous proposons souvent également des outils rapides de gestion du stress avec des techniques qui permettent de limiter notablement les effets physiologiques du stress et de rétablir un état d’homéostasie (d'équilibre). Néanmoins, la mise en place de ces réflexes d’auto-gestion du stress demande la plupart du temps plusieurs séances et un entrainement régulier avant de pouvoir être efficaces en toutes circonstances.
A son avantage, l’apprentissage de la cohérence cardiaque est facile et rapide et présente des effets physiologiques et psychologiques immédiats, ainsi que des effets à moyen terme : manifestations parasympathiques comme une diminution de la fréquence cardiaque et de la pression artérielle (rapport DHEA/Cortisol), un recentrage, une impression de prise de distance et de lâcher prise, une neutralité émotionnelle, une baisse du niveau de stress ressenti. Tout ceci sans avoir recours à un état de conscience modifié (baisse de vigilance), et avec des effets persistants durant quelques heures après la pratique. Autre point fort : pas besoin d’interrompre son activité ni de s’isoler pour pratiquer, une fois la technique bien intégrée.
La cohérence cardiaque a également son intérêt en complément d’un travail de fond préalable en sophrologie. Elle permet d’accélérer la mise en place d’un état émotionnellement stable en situation de stress (compétition, examen, prise de parole).
On constate chez les étudiants qui pratiquaient la cohérence cardiaque en plus de la sophrologie, une meilleure gestion de leurs émotions au moment des épreuves d’examen et une plus grande facilité à mobiliser leurs ressources d’ancrage apprises en sophrologie. Inversement, l’entrainement sophrologique aux techniques de visualisation (lieu ressource, objet neutre…) donnent d’excellents résultats pendant les séances de cohérence cardiaques avec visualisation, en augmentant encore l’efficacité de celle-ci.
Enfin, la cohérence cardiaque étant un marqueur de santé fiable, elle peut être utile au médecin-sophrologue pour dépister ou confirmer un diagnostic d’épuisement professionnel (burn-out).
En conclusion, il y a vraiment un intérêt à conjuguer les deux approches, pour le client comme pour le praticien. La sophrologie propose un traitement de fond en 3 dimensions de la demande (passé, présent, futur), mettant en avant les valeurs autant que la corporalité du sujet, tandis que la cohérence s’intéresse exclusivement et ne gère que l’instant présent, avec une efficacité étonnante.
Source : Sophro Média
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