Dans le cadre de la 16ème semaine Européenne de prévention et d’information sur l’Endométriose qui se déroule du 02 au 08 mars 2020 j'ai choisi de publier chaque jour un article sur ce thème afin de :
Libérer la parole - Briser les tabous - Rompre l’isolement
JOUR 3 : "La cœlioscopie c'est comme les antibiotiques, c’est pas automatique !"
DIAGNOSTIC
Pour poser le diagnostic d’endométriose il est important que le médecin (généraliste ou gynécologue) prenne en premier lieu le temps de questionner et d'écouter la patiente sur ses différents symptômes : leurs caractéristiques, leurs chronologies, leurs chronicités, leurs localisations …
Il pourra alors l'orienter vers des examens complémentaires en fonction de cet interrogatoire, dont voici les principaux :
1- L’échographie pelvienne (ou endo-vaginale) est un examen radiologique, utilisant les ultrasons, qui permet de visualiser les organes internes. Pour cela on introduit une sonde dans le vagin.
L’examen peut durer entre 5 et 25 minutes selon le cas et selon le spécialiste.
2- L’IRM pelvien (Imagerie par Résonance Magnétique) est à ce jour la technique d’imagerie médicale qui permet d’obtenir les images les plus précises de l’intérieur du corps.
Cet examen n’est pas douloureux mais il faut toutefois se préparer à passer environ 20 min dans un tunnel très bruyant.
3- La cœlioscopie est une technique chirurgicale. Elle consiste à pratiquer des incisions de 5 à 10 mm au niveau du nombril et d'y introduire une petite caméra et différents instruments.
Dans le cadre d’une endométriose, la cœlioscopie apparaît comme l’examen de référence pour la pose d’un diagnostic complet. Elle permet en effet de visualiser directement les lésions, de prélever des biopsies afin de confirmer le diagnostic et de réaliser des interventions chirurgicales curatives extrêmement complexes.
Cependant, les dernières recommandations pour la pratique clinique de l’endométriose ne sont pas en faveur de la cœlioscopie a visée diagnostique. Elle ne doit être envisagée que si un geste chirurgical justifié y est associé.
LES TRAITEMENTS MEDICAMENTEUX OU CHIRURGICAUX
Le choix du traitement devra être orienté en fonction de la patiente : de l’évolution de sa maladie, de son vécu, de son niveau de douleur, de son âge, de son désir de grossesse … et doit donc être rediscuté et ré-adapté régulièrement.
L’endométriose est une maladie hormono-dépendante. Les traitements seront donc orientés dans ce sens : soit réguler le niveau d’hormones (pilule en continue), soit le mettre à zéro (ménopause artificielle) afin de stopper la progression de la maladie.
Le traitement médicamenteux sera également celui de la prise en charge de la douleur, il s’agira alors principalement d’AINS (anti-inflammatoire non stéroïdiens).
L’intervention chirurgicale est généralement prescrite lorsque la douleur persiste malgré les médicaments ou lorsque qu’il y a un désir de grossesse. Il s’agira alors de pratiquer une cœlioscopie pour enlever le plus possible de lésions sans abimer les organes touchés.
Certaines femmes choisissent de ne pas suivre de traitement médicamenteux, souvent car elles supportent mal les effets secondaires. Il est alors indispensable d’avoir un suivi plus fréquent auprès du médecin afin de vérifier l’évolution de la maladie. En effet chaque nouveau cycle de règles peut contribuer à faire grandir les foyers inflammatoires existants voire en développer de nouveaux et donc contribuer à l’expansion de la maladie.
D’où l’importance également d’un bilan initial complet afin de savoir exactement d’où l’on part.
A savoir :
* L’errance médicale avant le diagnostic d’endométriose est en moyenne de 7 ans.
* Il est conseillé d’aller dans un centre spécialisé endométriose pour un meilleur diagnostic et une prise en charge adaptée. Les associations de patientes peuvent fournir la liste des praticiens recommandés.
* La chirurgie ne concerne que 30% des cas d’endométriose.
Sources principales :
"Idées reçues sur l'endométriose" Dirigé par le Pr Charles Chapron et Yasmine Candau
"Les chroniques endométriques" blog de Tignelle & Jamni
Le site internet d’EndoFrance
"Petit topo médical" et les "Fiches médicales" sur l’endométriose par Tignelle & Plitz
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