Article #2 : Comment l’intelligence émotionnelle peut-elle transformer votre quotidien personnel et professionnel ?
- Estelle ROUQUIER
- 17 janv.
- 5 min de lecture
Dernière mise à jour : 7 févr.

Les émotions sont parfois perçues comme des obstacles à la rationalité ou comme des éléments à maîtriser, à contrôler pour éviter qu’elles ne prennent le dessus ou qu’elles débordent … et gênent les autres.
Et si nous changions de perspective ?
L’intelligence émotionnelle (IE), concept popularisé par Daniel Goleman, invite à considérer nos émotions comme des alliées précieuses, capables de guider nos actions, orienter nos décisions et améliorer la qualité de nos interactions.
Que ce soit pour apaiser des tensions, favoriser une collaboration harmonieuse ou rester motivé face aux défis, l’intelligence émotionnelle est une réelle valeur ajoutée pour vivre mieux et travailler mieux.
Les cinq piliers de l’intelligence émotionnelle : une évolution au fil du temps
L’intelligence émotionnelle (IE), initialement conceptualisée par Peter Salovey et John Mayer, a été largement développée et rendue accessible grâce aux travaux de Daniel Goleman. Dans son ouvrage Emotional Intelligence (1995), il identifie cinq piliers fondamentaux qui constituent le socle de cette compétence :
Conscience de soi : La capacité à reconnaître et comprendre ses propres émotions.
Maîtrise de soi : La régulation des émotions pour éviter des réactions impulsives et conserver son sang-froid.
Motivation : La faculté de rester orienté vers ses objectifs, avec optimisme et persévérance.
Empathie : La compréhension des émotions et des besoins des autres.
Compétences sociales : L’art de bâtir des relations constructives et de résoudre les conflits efficacement.
Avec l’évolution des recherches et des besoins sociétaux, D. Goleman a affiné et redéfini ces piliers. Aujourd’hui, dans son dernier livre L’intelligence émotionnelle – Intégrale (qui regroupe le tome 1 et le tome 2) il met en avant une version actualisée des cinq dimensions clés de l’intelligence émotionnelle :
Conscience de soi : toujours au cœur de l’IE, elle reste essentielle pour comprendre ses besoins, ses valeurs et les satisfaire.
Maîtrise de soi : une capacité élargie, qui inclut non seulement la régulation émotionnelle, mais aussi la résilience face aux défis.
Comprendre ses émotions : une distinction subtile, mais importante, qui approfondit l’analyse des émotions pour mieux guider ses actions.
Conscience sociale : comprendre les dynamiques collectives, les besoins des autres et les subtilités émotionnelles dans un groupe ou une communauté.
Gestion des relations : renforcer la capacité à inspirer, motiver et collaborer dans des environnements variés, complexes et souvent interconnectés.
Cette évolution montre que l’intelligence émotionnelle ne se limite pas à des compétences individuelles mais s’étend à des dynamiques sociales, essentielles dans des environnements où la coopération est clé. Les émotions ne sont plus seulement vues comme des signaux internes mais aussi comme des outils relationnels puissants, capables de créer des connexions et d’apaiser des tensions.
Évaluer l’intelligence émotionnelle : des outils concrets inspirés de Goleman
Aujourd’hui, des modèles comme celui du Centre de l’Intelligence Émotionnelle proposent d’évaluer le quotient émotionnel (QE) à travers quinze compétences regroupées en cinq grandes dimensions : la perception de soi, l’expression individuelle, les facultés relationnelles, la prise de décision et la gestion du stress.
Ces dimensions forment un système dynamique et interconnecté. Par exemple, la perception que nous avons de nous-mêmes influe directement sur notre manière de nous exprimer. Cette expression impacte nos relations avec les autres, lesquelles influencent à leur tour notre prise de décision et notre gestion du stress.
L’originalité de ce modèle réside dans sa mise en lumière des interactions entre ces dimensions et dans l’importance qu’il accorde à un équilibre global plutôt qu’à l’évaluation isolée de chaque compétence.
Des exemples concrets pour comprendre l’impact de l’IE
Conscience de soi : éviter l’épuisement professionnel
Dans le secteur de la santé, un soignant confronté à une situation stressante, comme un patient en état critique, peut utiliser sa conscience de soi pour identifier son propre stress. En prenant conscience de ses émotions, il peut adopter des techniques de gestion du stress, préserver sa concentration, et éviter l’épuisement professionnel.
Maîtrise de soi : maintenir un climat d’apprentissage
En éducation, un enseignant confronté à une classe agitée peut mobiliser sa maîtrise de soi pour ne pas laisser la frustration ou l’agacement influencer sa manière de communiquer. Cela lui permet de désamorcer la tension et de maintenir un environnement propice à l’apprentissage.
Comprendre ses émotions : renforcer l’engagement des équipes
Dans le monde de l’entreprise, un manager qui comprend l’inquiétude de son équipe face à un changement organisationnel peut utiliser cette information pour adapter son discours et ses décisions. En abordant la situation avec empathie, il peut non seulement calmer les craintes, mais aussi renforcer la cohésion et l’engagement collectif.
Conscience sociale : rassurer un patient anxieux
En santé, un médecin qui perçoit l’anxiété d’un patient avant même qu’il ne l’exprime verbalement peut ajuster son approche en prenant le temps d’expliquer les étapes d’un soin ou d’un diagnostic. Cette attention renforce la relation de confiance et apaise le patient.
Gestion des relations : résoudre un conflit professionnel
Dans le domaine de l’entreprise, un responsable RH qui intervient dans un conflit entre deux collègues peut utiliser ses compétences en gestion des relations pour organiser un dialogue constructif. En favorisant une meilleure compréhension mutuelle, il aide à rétablir une dynamique de collaboration efficace et harmonieuse.
Comment développer son intelligence émotionnelle ?
Exercice 1 : Observer ses émotions pour renforcer la conscience de soi
Chaque soir, prenez cinq minutes pour noter vos émotions de la journée. Réfléchissez à leur déclencheur et à leur impact. Par exemple : « J’ai ressenti de la frustration quand mon idée a été rejetée. Cela m’a amené à me replier sur moi-même. »
Exercice 2 : Apaiser le stress avec la respiration
En cas de stress intense, adoptez une respiration lente : inspirez pendant 4 secondes, expirez sur 6 secondes. Répétez pendant 3 à 5 minutes pour calmer vos émotions.
Exercice 3 : Pratiquer l’écoute active
Lors d’une discussion, concentrez-vous pleinement sur votre interlocuteur. Reformulez ses propos pour vérifier que vous avez bien compris, sans interrompre ni juger. Cette pratique renforce la qualité de vos relations.
Exercice 4 : Développer une motivation alignée avec vos valeurs
Identifiez une tâche que vous avez du mal à accomplir. Demandez-vous pourquoi elle est importante à long terme et quels objectifs elle sert. Reformulez cette tâche dans une optique positive : « En terminant ce projet, je pourrai ... »
Et vous ?
Par quoi pourriez-vous commencer pour renforcer votre intelligence émotionnelle dès aujourd’hui ?
Partagez vos expériences en commentaire, ensemble nous pouvons contribuer à une dynamique collective pour un impact positif !
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