La tristesse et la colère sont toutes deux des émotions dites "désagréables". Mais comme toute émotion, il est important de pouvoir les identifier, comprendre ce qu'elles ont à nous dire pour pouvoir ensuite les dépasser.
La colère par exemple peut signifier que l'un de nos besoins fondamentaux n’est pas satisfait, que les choses ne se passent pas comme l'on voudrait.
La colère permet d'exprimer une injustice ou une insatisfaction.
Elle se manifeste la plupart du temps par une accélération du rythme cardiaque, des crispations ... et parfois par de l'agressivité.
La tristesse est davantage en relation avec une perte ou un manque.
Elle se manifeste souvent par une envie de pleurer, une boule dans la gorge.
Accepter de laisser couler ses larmes permet de laisser sortir la tristesse de son corps et peut libérer de ces boules d’angoisse que l'on ressent, des sensations d’étouffement ou d’oppression.
Mais souvent face à un enfant triste nous avons tendance à essayer de réprimer cette tristesse : "arrêtes de pleurer", "tu es un grand garçon maintenant, les grands garçons ne pleurent pas", "c'est pas si grave, tu pleures vraiment pour rien" ...
Mais les pleurs sont nécessaires au processus de réparation, et dans les familles ou la tristesse n'est pas accueillie elle aura tendance à s'exprimer par une autre émotion mieux valorisée, comme la colère justement.
Et l'on construira alors des enfants ou des adultes qui auront tendance à se mettre dans de grandes colères qui finalement leur permettent simplement d'exprimer une tristesse refoulée. Ils seront endurcis au point de ne plus être capable de faire preuve de compréhension ou d'empathie face à la détresse de leurs propres enfants plus tard.
Alors comment faire ?
Simplement accepter la tristesse dans un premier temps suffit à l'apaiser : "tu as le droit de pleurer", "je comprends que tu sois malheureux", "je vois bien que tu es très triste" ... Et s'il s'agit de votre enfant, n'hésitez pas à le prendre dans vos bras même si la raison de sa tristesse vous paraît insignifiante. Faites l'expérience, vous serez sûrement surpris de voir que le chagrin dure beaucoup moins longtemps.
"Il est plus facile de construire un enfant fort que de réparer un adulte brisé" Frederick Douglass
Une lecture que je vous recommande pour approfondir le sujet si vous le souhaitez : "Au coeur des émotions de l'enfant" d'Isabelle Filliozat